Les plantes assainissantes đŸŒ±

Plantes assainissantes : mythe ou rĂ©alitĂ© ?

Les plantes d’intĂ©rieur, bien que charmantes, ne font pas grand-chose pour purifier l’air d’une piĂšce, disent les scientifiques qui Ă©tudient l’air que nous respirons.

D’aprĂšs une recherche rapide sur Internet, vous auriez pu penser que les plantes pouvaient assainir l’air. Les sites Web populaires de dĂ©coration d’intĂ©rieur rĂ©pertorient un certain nombre de plantes qui promettent d’Ă©liminer les toxines et les produits chimiques dangereux de l’air, et plusieurs dĂ©taillants en ligne commercialisent des plantes purificatrices d’air aux consommateurs.

Pourtant, les Ă©tudes, qui ont conclu qu’une petite plante d’intĂ©rieur pouvait Ă©liminer une gamme de toxines, ont Ă©tĂ© menĂ©es en laboratoire. L’ expĂ©rience scientifique consistait Ă  placer une plante dans une petite chambre et Ă  la soumettre Ă  des molĂ©cules gazeuses appelĂ©es composĂ©s organiques volatils (COV). Une de ces expĂ©riences a notamment montrĂ© qu’en seulement 24 heures, les lierres domestiques courants pouvaient Ă©liminer les deux tiers du formaldĂ©hyde auquel ils Ă©taient exposĂ©s.

Alors qui croire ? 😇

« Les plantes, bien qu’elles Ă©liminent les COV, les Ă©liminent Ă  un rythme si lent qu’elles ne peuvent pas rivaliser avec les mĂ©canismes d’Ă©change d’air de qualitĂ© dĂ©jĂ  prĂ©sents dans les bĂątiments », explique le scientifique Docteur Waring.

Ainsi, pour rĂ©duire suffisamment les COV pour avoir un impact sur la qualitĂ© de l’air, il faudrait environ 100 plantes par mĂštre carrĂ©. Dans un petit appartement de 50 mÂČ, c’est 5 000 plantes, une vĂ©ritable forĂȘt.

Techniquement, les plantes Ă©liminent une quantitĂ© infime de toxines en suspension dans l’air, mais ne peuvent pas atteindre l’efficacitĂ© d’une bonne ventilation et/ ou d’un outil de purification mĂ©canique de l’air.

Selon les experts, le moyen le plus efficace et le plus Ă©vident d’attĂ©nuer la pollution de l’air intĂ©rieur consiste Ă  Ă©liminer la source.

Construire une meilleure plante d’intĂ©rieur

À l’UniversitĂ© de Washington, l’ingĂ©nieur en environnement Stuart Strand a expĂ©rimentĂ© la modification gĂ©nĂ©tique de plantes pour mieux Ă©liminer les COV de l’air. En effet, la plante gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©e absorberait les COV 10 fois plus qu’une plante normale. Les biologistes ont choisi de mener l’expĂ©rience sur du lierre du diable et y ont implantĂ© une enzyme de lapin qui neutralise, par oxydation, une large gamme de COV comme le benzĂšne, le chloroforme, le trichlorĂ©thylĂšne ou le tĂ©trachlorure de carbone. Ils ont ensuite disposĂ© du lierre non modifiĂ© dans un tube Ă  essai et dans un autre tube le lierre modifiĂ©. Pendant plus d’ une semaine, ces deux tubes ont Ă©tĂ© exposĂ©s jour et nuit Ă  des polluants. Puis des analyses sur la composition de l’air contenu dans les tubes Ă  essai ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es. Les rĂ©sultats sont sans appel: le lierre gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ© a Ă©liminĂ© 90% du benzĂšne prĂ©sent contre seulement 10% pour le lierre classique. 

Stuart Strand rappelle tout de mĂȘme que “La dĂ©pollution n’est vraiment efficace que si les plantes sont placĂ©es dans un endroit clos avec un systĂšme permettant de faire circuler l’air sur les feuilles, comme un ventilateur”. 

Vous l’aurez compris, mĂȘme si des recherches sont en cours pour amĂ©liorer la capacitĂ© de dĂ©toxification des plantes, elles ne sont pas encore assez poussĂ©es et concluantes pour les commercialiser sur le marchĂ©. Le meilleur moyen reste donc d’aĂ©rer sa maison et de faire attention lorsque nous achetons, des meubles, des matĂ©riaux et mĂȘme de la peinture, Ă  ce qu’ils contiennent le moins de COV possibles pour rester en bonne santĂ©. đŸ’Š